Exposition du samedi 24 janvier jusqu’au dimanche 8 mars.

Salle Fernand-Chalandre au palais Ducal

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Après l’experience de l’an dernier sur le theme des chaises, les 19 éleves en arts appliqués sont revenus pour partager leur savoir faire avec l’experience des compagnons afin de créer des vélos sortis de leur imagination .

Le résultat est à nouveau stupéfiant et l’aventure laisse de beaux souvenirs à la communauté de Magny cours.

Jean-Luc DIENY, professeur au lycée Alain Colas a su guider les éleves à travers la thématique « vélo » pour élargir leur vision vers une démarche éthique et de partage.

Une belle aventure à renouveler.

Discours d’inauguration par le Président d’Emmaüs Nievre

« Voilà tout juste un an, nous nous réunissions pour une première manifestation intitulée « expo chair », autour de curieux sièges nés de votre grande imagination.

 J’avais souligné à l’époque la collaboration exemplaire des étudiants et des compagnons de notre communauté de Magny-Cours au travers d’une rencontre aussi insolite que productive.

 Cette année encore, vous récidivez avec un égal bonheur autour de la customisation de vieilles bicyclettes devenues ce que Marcel Duchamp appelait des « ready-made » ; ces objets manufacturés promus au rang d’objets d’art par le seul choix de l’artiste.

 À la question : Qu’est-ce qu’une œuvre d’art ? Il y a autant de réponses que de représentations. Arracher un produit industriel à sa fonction purement utilitaire pour l’exhiber en tant que pure forme et par là même en tant qu’objet artistique conduit le regard du spectateur et de l’amateur à s’intéresser à cet objet pour lui-même.

 Le travail collaboratif des compagnons et des étudiants de l’ESAAB (École Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne) a permis de réconcilier deux termes quasi antinomiques « récupération » et « détournement ». Le mouvement Emmaüs a fondé sa légitimité sur le chiffonnage, les ramassages et la récupération des rebuts de la société afin de leur attribuer une valeur nouvelle et de pouvoir en vivre dans une dignité retrouvée. Les étudiants de l’ESAAB réutilisent des objets du commun pour créer une œuvre nouvelle portant un message différent souvent très éloigné du message original. Nous avons affaire à une sorte de parodie satirique qui réutilise ou imite l’œuvre originale.

 Dans l’un et l’autre cas, les uns comme les autres, vous réattribuez une seconde vie à toutes ces choses si bien traitées par Georges Pérec. Le Mouvement Emmaüs assure bien cette synthèse.

 Vous avez produit des objets extraordinaires qui étonnent, voire choquent par leur non-conformité à la norme. Ils ont également le résultat d’assemblages, constitués d’éléments de nature et de destinations différentes, rendus solidaires. Ces productions ont bien la métaphore de l’expérience vécue à Magny-Cours. Par votre travail, vos réflexions, vos échanges durant ce court laps de temps, vous avez créé un fabuleux assemblage qui démontre que, si différent que l’on soit, l’on peut vivre ensemble en se découvrant mutuellement. C’est la rencontre qui transforme les chemins obscurs en allées de lumière. Je terminerai par cet aphorisme qui vaut pour tous les acteurs de cet événement et tous les occupants de la cité :

 Dans la détresse comme dans le bonheur, chaque être humain a une dignité incommensurable. »

Patrick Travers